Charles le Mauvais, si les vieux souvenirs scolaires vous manquent, c’est ce fameux de roi de Navarre, mais également comte d’Evreux, qui était persuadé de s’être fait
voler le trône de France à la place des Valois, suite à la crise de succession des derniers Capétiens.
Il joue alors de malignes manipulations entre les Valois de France et les Plantagenêts d’Angleterre pour faire valoir ses propres intérêts, en pleine Guerre de Cent Ans.
La perfidie le poussera même jusqu’à revendiquer l’assassinat du connétable de France, et ami très proche du roi Jean II le Bon, Charles de La Cerda, dit aussi parfois Charles d’Espagne.
Alors si l’histoire a retenu de lui, l’âme d’un traitre envers sa patrie et celle d’un homme mauvais. Qu’en était-il en réalité ?
Était-il si mauvais que cela, ou du moins, plus que les autres hommes de son temps ?
Pour tenter de répondre à cette question, il semble pertinent, dans un premier temps, de revenir sur le contexte historique en ce début de XIVème Siècle,
lorsque la dynastie des Capétiens directs commence à flancher.
Si vous êtes des amis des romans historiques, le début de cette histoire vous rappellera peut-être le roman de Maurice Druon, « Les Rois Maudits ».
Cependant, ce roman n’est qu’un prélude pour comprendre la suite des évènements et notamment qui était Charles le Mauvais.
En 1314, le roi de France, Philippe IV le Bel meurt. Il a trois fils pour lui succéder : Louis, roi de Navarre ; Philippe, comte de Poitiers et Charles, comte de La Marche.
En toute logique et comme le veut la coutume, c’est Louis, son fils ainé qui lui succède sous le nom de Louis X le Hutin. Louis X le Hutin est déjà roi de Navarre,
couronne qu’il a hérité de sa mère Jeanne Ière, reine de Navarre. Il est déjà également comte de Champagne et de Brie, qu’il a aussi hérité de sa défunte mère.
Malheureusement, Louis X décède à peine un an et demi plus tard et lui, n’a pas de fils pour lui succéder et cela est la première fois depuis Hugues Capet, il y a plus de trois cent ans.
Le miracle Capétien s’arrête.
Louis X a cependant laissé une fille de 4 ans, la petite Jeanne de France sur laquelle nous allons revenir ; et une femme enceinte, sa seconde épouse, la reine Clémence de Hongrie.
Tout le royaume attend avec impatience la venue au monde de cet enfant. Car si c’est un fils, il naitra roi de France et de Navarre.
En attendant la naissance de l’enfant royal, le second fils de Philippe le Bel, le comte de Poitiers qui est l’oncle de l’enfant à naitre, est nommé régent,
car même si l’enfant à naitre est roi, son jeune âge ne lui permettra pas de régner par lui-même avant plusieurs années.
Au cas où l’enfant à naitre serait une fille, l’option est envisagée pour faire valoir les droits des deux fillettes : Jeanne et l’enfant à naitre.
Jeanne est alors confié à son autre oncle, maternel, le duc Eudes de Bourgogne.
Un premier traité (il y en aura 5 en tout) est même établi le 17 juillet 1316 à Vincennes sur la demande du duc Eudes de Bourgogne.
Celui-ci stipule qu’en cas de naissance d’une fille, les deux sœurs se partageraient, à leur majorité, l’héritage de la Navarre, de la Champagne et de la Brie,
SI elles renonçaient au trône de France. (Mais elles pourraient aussi refuser de renoncer au trône de France et garder la couronne des Lys…).
Le traité prévoit aussi qu’en cas de mort de l’une des deux filles, avant leur majorité,
l’autre garderait tout l’héritage. Il est également prévu dans ce traité, que Philippe de Poitiers gardait la régence jusqu’à la majorité des filles…
En revanche, rien n’est spécifié sur l’héritage en cas de naissance d’un garçon, puisqu’il parait évident à tous, qu’avec cette hypothèse,
le garçon à naître serait le roi de France et de Navarre, ainsi que le comte de Champagne et de Brie.
Philippe, comte de Poitiers s’installe donc dans la régence pour plusieurs années…
Finalement, l’enfant à naitre est un garçon, il nait roi, sous le nom de Jean Ier le Posthume. Jean Ier est roi de France et de Navarre, et comte de Champagne et de Brie.
Et si l’histoire n’a pas tellement retenu son nom, c’est qu’il meurt à peine quelques jours plus tard. Les soupçons d’empoisonnement, par la comtesse Mahaut d’Artois,
belle-mère du régent, ne sont que pures fictions tout droit sorties de l’imagination de Maurice Druon.
Il n’empêche que cette jeune mort précoce du bébé royal complique la donne dans la succession à la couronne de France.
En effet, il n’y a plus de fils en ligne directe. A qui doit donc revenir la couronne ?
En toute logique, la première personne à qui l’on pense, est sa sœur unique Jeanne de France. A cette époque, il n’est pas encore question de loi salique,
aucune règle n’interdit à une femme de régner en France, ce n’est qu’un hasard de circonstance qui a fait que les rois de France avaient toujours eu, jusque-là, un fils pour leur succéder.
Quant à la Navarre, tous comme d’autres pays de la péninsule Ibérique (Castille, Aragon, Portugal), a déjà eu des reines en titre pour porter la couronne.
La mère de Louis X était bien Jeanne Ière, reine de Navarre. La petite orpheline, Jeanne de France, nous intéresse car elle sera la mère de notre fameux Charles le Mauvais.
C’est pourquoi il est indispensable de reprendre les évènements qui ont marqués la petite enfance de Jeanne, pour comprendre en quoi, plus tard, Charles le Mauvais deviendra si mauvais !
Alors, on sait que Jeanne de France est la fille de Louis X, enfin… peut-être… Jeanne est surtout d’abord la fille de sa mère, la sulfureuse Marguerite de Bourgogne,
première épouse de Louis X. Et c’est bien le parfum du scandale qui illumine la vie de Marguerite. Car il se trouve que peu de temps avant la mort de Philippe IV le Bel, Marguerite,
et l’une de ses belles-sœurs, ont été accusées et reconnues coupables d’adultères. Marguerite a donc été enfermée à Château-Gaillard où elle est décédée quelques mois plus tard.
Morte de mauvais traitements ou assassinée sur ordre de époux Louis X pour qu’il puisse se remarier… chacun sa théorie. Quoi qu’il en soit, la petite Jeanne est donc soupçonnée
de bâtardise. Et voilà, l’unique héritière directe des Capétiens triplement désavantagée : en plus d’être soupçonnée de bâtardise, elle est une fille et surtout, elle est mineure.
Profitant de ses pouvoirs de régent, son oncle Philippe, comte de Poitiers, n’attend pas après la mort du petit roi Jean Ier, pour faire un coup d’état,
et se faire couronner et sacrer roi de France à Reims. Ni les protestations du duc Eudes de Bourgogne, ni celles de sa grand-mère, la duchesse douairière de Bourgogne,
Agnès de France, fille de Saint-Louis, n’y changeront rien. Le comte de Poitiers devient le roi de France Philippe V dit le Long.
Jeanne a bel et bien été écartée du trône. En aucun cas, il n’est encore question de loi salique à ce moment-là. Elle sera ressortie/réinventée… plus tard…
La seule raison de l’écartement de Jeanne au trône de France, c’est le coup d’état de son oncle Philippe qui a bien abusé de la jeunesse de sa nièce.
Le fait qu’elle soit une fille a sans doute aussi aidé à rallier des partisans à Philippe. Et comme si cela n’était pas suffisant, Philippe s’octroie aussi la couronne de Navarre
et les comtés de Champagne et de Brie. Oui Philippe a bien spolié sa nièce.
Cependant, Philippe V, qui sait que son avènement au trône n’est pas tout fait correcte, fait rédiger un second traité afin de clarifier la situation, le 27 mars 1317 à Paris.
Pour la renonciation de ses droits aux trônes de France et de Navarre, Jeanne reçoit en compensation, 15000 livres tournois de rentes annuelles,
prises sur les terres du comté d’Angoulême et complété au besoin sur des domaines en Saintonge ou sur la châtellenie de Mortain en Normandie.
Mais, la renonciation ne devrait prendre acte qu’aux 12 ans d’âge de Jeanne. Cela dit, ce nouveau traité ne rend pas caduc le précédent.
Jeanne peut décider de ne pas renoncer au trône de France, même si cela n’est pas écrit, par le premier traité c’est implicite.
Enfin, pour être tranquille afin qu’aucun potentiel mari de Jeanne ne vienne revendiquer la couronne de France au nom de Jeanne, Philippe V oblige sa jeune nièce à épouser
son docile cousin Philippe d’Evreux, fils ainé du comte Louis d’Evreux, demi-frère de Philippe le Bel ; puis il offre sa fille ainée en mariage au duc de Bourgogne.
En résumé, d’après ces deux traités, Jeanne aura le choix à l’âge de 12 ans, en 1324, entre soit revendiquer le trône de France et de Navarre, soit hériter de la Champagne,
de la Brie et d’Angoulême en compensation du renoncement aux trônes de France et de Navarre.
Elle deviendra aussi comtesse d’Evreux au moment où son mari Philippe d’Evreux héritera de son comté.
Mais Philippe V meurt prématurément en 1322. Là encore une nouvelle fois, Philippe V n’a pas de fils pour lui succéder. Il a quatre filles.
Notre petite Jeanne, future mère de Charles le Mauvais, ne peut faire valoir ses droits au trône, car elle n’a pas encore atteint la majorité, elle n’a que 10 ans.
Les traités requièrent l’âge de 12 ans.
Alors c’est le troisième fils de Philippe le Bel, qui va succéder à ses frères Louis X et Philippe V. Il se fait couronner et sacrer roi de France, sous le nom de Charles IV.
Comme Philippe V avait écarté du trône Jeanne, la fille de Louis X pour devenir roi ; Charles IV écartent les filles de Philippe V pour devenir roi.
Charles IV s’approprie aussi la couronne de Navarre. Alors, en 1324, Jeanne et son mari qui est maintenant devenu comte d’Evreux, réclament au nouveau roi Charles IV l’héritage de Jeanne,
à savoir la Champagne, la Brie et l’Angoumois pour compenser le renoncement aux trônes de France et de Navarre, comme stipulés dans les deux traités.
Mais Charles ne veut pas tenir compte des deux traités précédents et décide d’en rédiger un troisième pour régler l’héritage de Jeanne.
Dans ce troisième traité, il est écrit que Jeanne disposera de 15.000 livres de rentes sur les terres d’Angoumois, en échange de la Champagne et de la Brie…
Les protestations du mari de Jeanne, Philippe d’Evreux, n’y changent rien. Puis Charles IV, veuf, épouse la sœur du jeune comte d’Evreux, donc son mari redevient docile.
Mais le sort semble s’acharner sur les derniers Capétiens. En effet, Charles IV meurt en 1328 et n’a pas de fils. Il a une fille et sa jeune épouse est aussi enceinte…
Il va falloir un régent. L’histoire se répète comme en 1316… Si c’est un fils, il naitra roi, si c’est une fille, qui sera roi ?
Pour l’heure il faut un régent et c’est Philippe de Valois qui est nommé régent par vote des pairs du royaume.
Philippe de Valois est le premier neveu de Philippe le Bel ; il est le fils de Charles de Valois, premier frère de Philippe le Bel ;
tandis que Philippe d’Evreux n’est que le fils du second frère de Philippe le Bel.
En d’autres termes, tous les fils de Philippe le Bel n’ont eu que des filles pour leur succéder. On se rabat donc sur le neveu issu de son premier frère.
Bon, le régent est trouvé, mais si la reine veuve accouche d’une fille, et ce sera le cas, qui sera le nouveau roi ?
Faisons donc le tour des prétendants au trône de France en 1328 :
- Le dernier roi, Charles IV laisse deux fillettes à sa mort, la première a 2 ans, la seconde n’est même pas encore née.
Autant dire qu’elles sont tout de suite écartées du trône puisque tel a été le cas pour les successions de ses frères.
C’est décidé, les filles ne pourront devenir reine de France, mais il n’est pas encore question de loi salique…
- Le roi précédent était Philippe V. En 1328, ses quatre filles sont encore en vie, mais seule l’ainée est devenue mère.
La duchesse de Bourgogne, épouse du duc Eudes a bien un fils et il a 5 ans. Il pourrait parfaitement prétendre au trône de France et de Navarre.
Mais il est mineur et il faudrait une longue régence, qui pourrait être réclamée par le duc Eudes de Bourgogne, son père.
- Le roi précédent Philippe V, si l’on oublie le bébé Jean Ier, est Louis X. Son unique fille Jeanne de France, nous l’avons vu, a bien été spoliée de son héritage
par ses oncles Philippe V et Charles IV. Et si maintenant il est entendu que les filles ne succèderont pas à leur père sur le trône de France, son mari, lui aussi à des droits.
Il est le neveu de Philippe le Bel, mais… par le deuxième frère de Philippe le Bel.
- Enfin, Philippe de Valois, qui est déjà régent depuis la mort de Charles IV, est le neveu de Philippe le Bel, par son premier frère.
Il est donc le premier héritier direct en ligne masculine exclusivement. Il deviendra donc roi de France sous le nom de Philippe VI.
De plus, Philippe de Valois a 35 ans, c’est un chevalier expérimenté. Il est préféré au jeune fils du duc de Bourgogne.
Enfin, Philippe de Valois est marié avec une autre sœur du duc de Bourgogne, donc le duc Eudes de Bourgogne accepte Philippe de Valois pour roi.
- Notons également un autre prétendant, Edouard III roi d’Angleterre, âgé de 16 ans, dont la mère Isabelle est l’unique fille de Philippe le Bel.
Sa mère réclame donc le trône au nom de son fils, mais les pairs du royaume refusent qu’un roi anglais devienne roi de France. Ils choisissent donc Philippe de Valois.
Ce sera là un prétexte pour Edouard III au déclenchement de la Guerre de Cent Ans.
Revenons-en à notre petite Jeanne et son mari Philippe comte d’Evreux. En 1328, ils sont âgés de 16 et 22 ans. Ils ont déjà une petite fille de 2 ans et Jeanne est de nouveau enceinte.
Majeurs, ils profitent de l’avènement du nouveau roi Philippe VI pour faire des revendications. Jeanne a bien compris qu’elle n’aurait pas le trône de France,
mais elle et son mari espèrent obtenir plus de compensation que lors du précédent règne.
Même si Philippe VI a été choisi par les pairs du royaume, son accession au trône reste néanmoins contestée.
Il n’est donc pas en mesure de refuser l’ensemble des requêtes du couple d’Evreux. D’autres parts, Philippe de Valois n’est pas un héritier direct au trône de Navarre.
En effet, les rois Louis X, Philippe V et Charles IV avaient été rois de Navarre par leur mère, épouse de Philippe IV le Bel.
Philippe VI n’a donc aucun droit sur la Navarre et les cortes de Navarre (sorte de Parlement) réclament le trône pour Jeanne et Philippe d’Evreux.
Jeanne et Philippe d’Evreux deviennent donc reine et rois de Navarre sous les noms de Jeanne II et Philippe III.
Pour l’héritage français, Philippe VI de Valois reprend le dernier traité stipulant que Jeanne aurait le comté d’Angoulême en échange des comtés de Champagne et de Brie qui
reviennent au domaine royal. Autant dire que financièrement, les terres de l’Angoumois ne valent pas celles de la Champagne et de la Brie.
L’échange est à perte. Mais pour Philippe VI, il part du principe qu’il leur a donné la Navarre, donc cela suffit.
Ce quatrième traité date de 1336 et Charles le Mauvais était déjà né.
La suite de l’histoire c’est le règne de Philippe VI et le début de la Guerre de Cent Ans. Les premières grandes défaites arrivent : l’Ecluse, Crécy.
Lassée, Jeanne avait permis à l’anglais, le duc de Lancastre de traverser ses terres d’Angoumois lors d’une célèbre chevauchée en 1346.
Ce sera le prétexte pour Philipe VI pour raboter encore un peu plus l’héritage de la famille d’Evreux Navarre.
Octobre 1349, Jeanne II reine de Navarre est veuve. Son fils Charles le Mauvais est comte d’Evreux. Mais c’est aussi la terrible épreuve de l’épidémie de peste noire qui décime l’Europe.
A Conflans, en Ile de France, Jeanne est à l’agonie. Philippe VI en profite pour y envoyer ses émissaires, et forcer Jeanne à échanger l’Angoumois contre Pontoise, Beaumont et Asnières…
C’est le cinquième traité. La perte est de nouveau importante.
Ainsi, quelques jours plus tard, Jeanne meurt de la peste et Charles le Mauvais déjà comte d’Evreux, devient roi de Navarre, sous le nom de Charles II.
Lors du règne suivant, celui du roi de France Jean II le Bon, fils de Philipe VI, Charles le Mauvais reprend espoir. Il réclame ses compensations.
Jean II le Bon promet, lui offre sa fille en mariage avec une belle dote… Il n’en verra pas la couleur.
Son ressentiment arrive à son apogée lorsque Charles de La Cerda, favori du roi Jean II le Bon, obtient la charge de connétable,
puis le paiement de la dote de sa femme par le roi et enfin le comté d’Angoulême !
Quand lui-même n’a pas encore reçu la compensation pour Angoulême (Pontoise, Asnières, Beaumont) et le paiement de la dote de sa femme, fille du roi.
La coupe est pleine. Il y a de quoi avoir plus que du ressentiment. La Cerda, au lieu de faire profil bas, fanfaronnera et le paiera de sa vie.
Enfin, n’ayant plus rien à perdre, Charles se fait passer pour une victime, auprès de toute l’Europe. Il s’allie à l’anglais, puis retourne sa veste.
Il n’hésite pas non à retourner le cerveau du jeune dauphin, fils de Jean II le Bon, contre son père.
En 1361, le petit-fils du duc Eudes de Bourgogne, Philippe de Rouvres, meurt sans héritier.
Le roi Jean II, neveu du duc Eudes par sa mère Jeanne de Bourgogne, s’approprie le duché de Bourgogne, au prétexte qu’il est le plus proche parent du duc Eudes.
Pourtant, Charles le Mauvais, petit-fils de Marguerite de Bourgogne, était le premier héritier du duché de Bourgogne par ordre de primogéniture,
Marguerite étant l’ainée de sa sœur Jeanne de Bourgogne. Et c’est encore un duché qui échappe à l’héritage de Charles le Mauvais.
Tout le règne de Jean II le Bon est marqué des multiples machinations de Charles le Mauvais. Pendant la captivité du roi Jean II en Angleterre, la révolte d’Etienne Marcel
aurait pu lui apporter le trône, mais il n’est pas allé au bout de sa chance. Finalement, c’est au cours du règne de Charles V, fils de Jean II le Bon que Charles le Mauvais perd
son héritage de Normandie, confisqué par le roi et toutes ses chances d’obtenir ses compensations territoriales en France.
Il finit sa vie en Navarre, isolé de tout ceux qu’il avait trahi en France comme en Angleterre.
Finalement, durant une trentaine d’année, Jeanne a vu son héritage fondre.
Elle n’a jamais officiellement renoncé à la couronne de France et les terres qui devaient compenser ce renoncement lui ont été petit à petit spoliées.
C’est ce lourd héritage que Charles le Mauvais n’aura de cesse de revendiquer.
Notamment celui d’Angoulême ou sa compensation. Au début il essaie par la voix diplomatique, ce qui n’aboutit pas.
Il essayera ensuite avec la manipulation, puis n’arrivant pas à ses fins, il trahit son roi, traite avec l’anglais, et il passera à l’acte par le meurtre.
Il est effectivement difficile de juger la vie de Charles le Mauvais avec notre regard actuel qui le voit comme un criminel et un traitre.
Cependant, je trouve que dans de nombreux textes évoquant sa vie, il est très souvent fait omission de l’ensemble du contexte qui regroupe la longue désagrégation de son héritage,
par les derniers rois Capétiens puis les Valois. Certes, il a fait des erreurs, des mauvais coups, et il n’a pas toujours tenu sa parole. Mais… Je vous laisse juge de son histoire.
Lectures ayant aidé à l'écriture de cet article :
- MEYER Edmond, Charles II Roi de Navarre Comte d'Evreux et la Normandie au XIVème siècle, 2015, Editions des Régionalismes.
- RAMIREZ de PALACIOS Bruno, Charles dit Le Mauvais, Roi de Navarre, Comte d'Evreux, prétendant au trône de France, 2015, Editions La Hallebarde.
- RAMIREZ de PALACIOS Bruno, Jeanne de France et Philippe d'Evreux, Rois de Navarre à défaut d'être Rois de France, 2022, Editions La Hallebarde.
- LEROY Béatrice, Le Royaume de Navarre. Les hommes et le pouvoir XIIIème-XVème siècle, 1995, J&D Editions.
Musique que j'aime :
- Era, Hymne, 2013, Album Era II, 2000.
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