Origines de la Guerre de Cent Ans - Les tensions territoriales
Les causes territoriales de la Guerre de Cent Ans remontent bien longtemps avant la date officielle du début de la Guerre de Cent Ans,
soit environ 250 ans avant la déclaration de guerre d’Edouard III à Philippe VI de Valois.
Parfois, on parle même de plusieurs guerres de Cent Ans.
En tout état de cause, l’ensemble des conflits territoriaux entre les rois d’Angleterre et de France, débutant dès le XIème siècle,
sont intimement liés aux rapports de vassalités et à la féodalité.
En effet, les territoires du roi d’Angleterre sur le sol français, c’est-à-dire relevant de la suzeraineté française,
sont nombreux et sont la source des conflits entre, d’un côté, les rois de France qui tentent de limiter l’expansion de la puissance territoriale des rois d’Angleterre
et de l’autre, les rois d’Angleterre qui tentent de s’affranchir de leurs obligations de vassalité envers le roi de France.
Guillaume le Conquérant, ses fils, la Normandie et l’Angleterre
Guillaume le Conquérant (1027-1087) était duc de Normandie dès 1035 et donc le vassal des rois de France capétiens Henri Ier puis Philippe Ier.
Les rois de France sont donc les suzerains du duc de Normandie qui doit leur rendre l’hommage.
En 1066, sous le règne du roi de France Philippe Ier (1052-1108), le duc de Normandie Guillaume s’empare du trône d’Angleterre.
Il devient alors le « conquérant », souverain du royaume d’Angleterre, égal du roi de France, tout en restant aussi son vassal pour le duché de Normandie.
En 1086, Guillaume le Conquérant revient en Normandie combattre la révolte de son fils ainé Robert Courteheuse allié au roi de France Philippe Ier.
Il meurt blessé au siège de Mantes en septembre 1087.
La fin du règne de Guillaume le conquérant aura été marqué par des révoltes de barons et de comtes contre l’autorité de Guillaume,
soutenus par le roi de France Philippe Ier qui y voyait l’opportunité de rabaisser la trop grande puissance du duc.
A la mort de Guillaume le Conquérant, son fils ainé Robert Courteheuse (1051-1134) hérite du duché de Normandie. Il devient vassal du roi de France.
Le second fils, Guillaume II le Roux (1060-1100), hérite du royaume d’Angleterre, il en est le souverain, égal du roi de France.
Le troisième fils, Henri (1068-1135), reçoit une compensation financière.
En 1096, le duc de Normandie Robert Courteheuse s’engage dans la première croisade et confie le duché de Normandie à son frère Guillaume II le Roux, durant son absence.
En août 1100, Guillaume le Roux meurt accidentellement à la chasse et Robert Courteheuse est toujours en croisade.
Il revient un mois plus tard et découvre que son plus jeune frère Henri Ier Beauclerc s’est emparé du trône d’Angleterre qui aurait dû lui revenir.
De là, s’ensuit une lutte armée entre les deux frères, Robert Courteheuse et Henri Beauclerc, dans laquelle le roi de France Louis VI le Gros (1081-1137) s’engage.
Henri Ier Beauclerc débarque en Normandie, fait capturer son frère Robert Courteheuse en 1106 et se déclare duc de Normandie.
Robert Courteheuse mourra déchu en 1134 dans sa prison de Cardiff. La Normandie et l’Angleterre sont de nouveau réunies par Henri Ier Beauclerc.
De 1109 à 1134, la « Guerre de Gisors » est le témoin des premiers affrontements armés directs franco-anglais,
notamment entre le roi de France Louis VI le Gros et le roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc.
Le roi de France Louis VI le Gros soutient Guillaume Cliton (1102-1128), fils de Robert Courteheuse qui meurt en 1128 avant son père toujours emprisonné.
Mathilde l’Emperesse, Etienne de Blois, l’Anjou, le Maine et la Touraine
Le roi d’Angleterre et duc de Normandie, Henri Ier Beauclerc, avait eu deux enfants légitimes :
un fils héritier nommé Guillaume Adelin (1103-1120) et une fille Mathilde (1102-1167), dite l’Emperesse car mariée une première fois à l’Empereur du Saint Empire Germanique Henri V (1086-1125).
Mais en 1120, Guillaume Adelin meurt dans le naufrage de la Blanche-Nef et Henri Ier Beauclerc, n’a pas d’autre fils légitime pour lui succéder.
Le roi Henri Ier fait alors de sa fille Mathilde l’Emperesse son héritière.
Veuve, Henri Ier Beauclerc remarie sa fille Mathilde à Geoffroy V Plantagenêt (1113-1151), comte d’Anjou, du Maine et de Touraine.
Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie meurt en 1135, durant le règne du roi de France Louis VI le Gros.
Aussitôt la succession prévoyant Mathilde sur le trône d’Angleterre et au duché de Normandie est contestée.
En effet, Guillaume le Conquérant avait eu trois fils (Robert Courteheuse, Guillaume le Roux et Henri Beauclerc),
mais également une fille, Adèle (1065-1037) qui avait épousé le comte de Blois Etienne II (1045-1102).
De cette union étaient nés plusieurs enfants dont Etienne de Blois (« junior ») (v.1092-1154), qui s’empare du trône d’Angleterre et du duché de Normandie en 1135
à la mort de son oncle Henri Ier Beauclerc.
Dès lors, une nouvelle guerre civile s’engage entre les cousins Etienne de Blois et Mathilde l’Emperesse soutenue par son mari Geoffroy Plantagenêt,
jusqu’en 1153, époque connue sous le nom de « l’Anarchie » en Angleterre.
Seule la Normandie est reconquise par Geoffroy Plantagenêt au nom de sa femme Mathilde.
En 1153, un accord est trouvé entre Etienne de Blois et Mathilde :
le fils de Mathilde, Henri Plantagenêt devient l’hériter d’Etienne de Blois au trône d’Angleterre et pour le duché de Normandie,
au détriment des enfants d’Etienne. Un an plus tard, Etienne meurt… opportunément.
Henri II Plantagenêt et l’Aquitaine
En 1150, Henri Plantagenêt (1133-1189) était devenu duc de Normandie suite à sa reconquête par son père Geoffroy, sous le règne du roi de France Louis VII le Jeune (1120-1180).
Ce dernier lance une première offensive contre Henri Plantagenêt en 1150 et soutient Eustache de Blois (1129-1153), fils d’Etienne pour le duché de Normandie.
En effet, le roi de France Louis VII craint terriblement le pouvoir grandissant du Plantagenêt qui réunirait ainsi la Normandie, l’Anjou, le Maine, la Touraine au royaume d’Angleterre.
Finalement un accord est trouvé : Henri Plantagenêt est reconnu duc de Normandie, en échange du Vexin qu’il cède au roi de France.
En 1151, Geoffroy V Plantagenêt meurt et son fils Henri Plantagenêt réunit ainsi ses possessions françaises dont il reste le vassal du roi capétien.
L’année suivante en 1152, Henri Plantagenêt épouse la duchesse Aliénor d’Aquitaine (v.1122-1204) dont le mariage avec le roi de France Louis VII vient d’être annulé 8 semaines plus tôt.
Et voici l’Aquitaine qui vient s’ajouter aux possessions du Plantagenêt.
S’en est trop pour le roi Louis VII, qui considère en plus que le remariage d’Aliénor est une insulte au roi de France dont elle est également la vassale pour l’Aquitaine.
Henri et Aliénor n’avaient pas demandé l’autorisation au roi pour se marier.
Une coalition du roi Louis VII se forme aux frontières des duchés de Normandie et d’Aquitaine.
Même si Louis VII est roi de l’ensemble du territoire français, son territoire en propre, n’est que le Domaine Royal des Capétiens.
Le reste du territoire français est formé de fiefs dont les seigneurs, barons, comtes, ou ducs, sont des vassaux du roi de France et lui doivent hommage.
Le territoire d’Henri Plantagenêt est ainsi beaucoup plus grand que le Domaine Royal, et donc concerne pratiquement les deux-tiers de la France.
Ajoutons à cela qu’en 1154, Henri Plantagenêt s’empare du royaume d’Angleterre à la mort d’Etienne de Blois.
Aliénor devient reine d’Angleterre après avoir été reine de France.
Et si Louis VII se désolait de n’avoir pas eu de fils avec Aliénor, cela ne sera pas le cas d’Henri Plantagenêt à qui Aliénor ne donne pas de moins de quatre fils
qui atteignent l’âge adulte.
Jusque-là, les conflits entre les rois de France et d’Angleterre restaient de petites guerres de vassaux,
ou bien un appui du roi de France à l’un ou l’autre camp en fonction de ses intérêts.
Dès lors que le mariage d’Aliénor et Henri ajoute l’Aquitaine dans la corbeille, l’enjeu pour le roi de France devient beaucoup plus important et le risque bien plus inquiétant.
S’installe alors une sorte de guerre froide entre les deux souverains, mais un traité en 1154 est signé entre eux.
Cependant, la paix reste fragile car Henri II refuse de rendre l’hommage à Louis VII pour ses possessions en France.
En 1158, la fille du roi de France Marguerite (1158-1197) est fiancée au fils ainé d’Henri II, Henri le Jeune (1155-1183), avec le Vexin, sujet de conflit, en promesse de dot.
Toulouse et le Vexin : nouvelles frictions entre Henri II Plantagenêt et Louis VII
Henri II Plantagenêt tente en 1159 de prendre le contrôle du comté de Toulouse, gouverné par Raymond V (1134-1194).
Mais alors qu’il lance l’attaque, Henri apprend que le roi Louis VII se trouve dans la ville en compagnie de sa sœur Constance de France (1128-1176) mariée au comte Raymond V de Toulouse.
Henri II pille alors la région et envahi le Quercy, dont il s’empare.
Suite à l’intervention sur Toulouse, qui reste un sujet sensible, un nouveau traité de paix est établi en 1160 entre les deux rois.
La cession du Vexin et les fiançailles de Marguerite de France avec Henri le jeune sont réaffirmées.
Mais peu de temps après le traité, Louis VII s’engage dans de nouvelles alliances avec la famille de Blois-Champagne, qui va à l’encontre du traité de 1160 avec Henri II Plantagenêt.
Ce dernier en profite donc pour faire avancer le mariage son fils Henri le Jeune avec Marguerite de France, qu’il détient, et pour annexer le Vexin.
Louis VII et la famille de Blois Champagne mobilisent leurs forces et le conflit menace de s’étendre à nouveau à d’autres régions,
mais une trêve est signée et un nouveau traité est établi en 1161.
Les enfants d’Aliénor et Henri Plantagenêt… et la Bretagne en plus !
La question de Bretagne remonte à quelques années auparavant. En 1148, le duc de Bretagne Conan III (1095-1148) était mort et son petit-fils Conan IV (1135-1171) était désigné comme héritier
sous la garde et régence de son beau-père Eudon de Porhoët (?-1180), en supplantant son oncle Hoël III (?-?) qui devait se contenter du comté de Nantes.
En 1154, Eudon de Porhoët refuse de laisser la gouvernance du duché au jeune duc Conan IV alors ce dernier s’allie à son oncle Hoël pour chasser Eudon,
mais ils sont défaits et doivent se réfugier en Angleterre à la cour d’Henri II Plantagenêt.
Henri II Plantagenêt offre une aide militaire à Conan IV pour reconquérir son duché de Bretagne et Eudon est chassé.
Cependant, jusqu’en 1166, de nombreuses révoltes de barons bretons ont lieu, ils n’apprécient pas l’ingérence anglaise dans les affaires bretonnes
et cela affaiblit le pouvoir du duc Conan IV.
Henri II Plantagenêt doit intervenir à plusieurs reprises.
Le 31 juillet 1166, Conan IV accepte de fiancer sa fille Constance de Bretagne (1161-1201), âgée de 5 ans, avec le 3ème fils d’Henri II, Geoffroy Plantagenêt (1158-1186), âgé de 8 ans.
Il laisse alors l’administration du duché de Bretagne à Henri II Plantagenêt, jusqu’à sa mort en 1171, année où Constance, âgée de 10 ans,
devient duchesse de Bretagne mais où le pouvoir reste exercé par Henri II Plantagenêt.
Ainsi, avec la Bretagne, Henri Plantagenêt achève sa domination sur la France avec ses autres possessions qui couvrent toute la partie ouest du pays :
Normandie, Anjou, Maine, Poitou, Aquitaine et aussi l’Angleterre.
De fait, en 1169, des négociations de paix sont menées entre le roi de France Louis VII et Henri II Plantagenêt qui envisage le partage de son héritage.
Henri le Jeune aura les possessions de son père avec le royaume d’Angleterre et le duché de Normandie ;
Richard (1157-1199) aura les possessions de sa mère avec l’Aquitaine et Geoffroy le duché de Bretagne conquis ;
Jean dit « Sans Terre » (1166-1216), le petit dernier, aura une compensation financière.
Les fils d’Henri II Plantagenêt rendent donc hommage au roi de France pour leurs futures possessions
et Adèle (1160-1213), une autre fille du roi de France est fiancée à Richard, qu’elle n’épousera finalement jamais, Henri Plantagenêt en ayant fait sa maitresse une fois arrivée en Angleterre.
Au début des années 1170, les fils d’Henri, poussés par leur mère Aliénor, se révoltent.
Ils reprochent à leur père le peu d’autonomie qu’il leur laisse sur leurs territoires respectifs.
Ils sont rapidement rejoints dans leur révolte par les barons d’Angleterre, de Bretagne, de Normandie et du Maine,
ainsi que par le roi de France Louis VII qui souhaite profiter de la situation pour affaiblir son ennemi.
La Normandie est sur le point d’être reprise par Louis VII, quand Henri II revient sur le continent et chasse les français à l’approche de Rouen.
Louis VII est contraint à demander des pourparlers de paix en 1174.
Mais encore une fois, la paix sera de courte durée, puisque des tensions apparaissent cette fois au sujet de l’Auvergne et du Berry,
possessions accordées à Henri II pour les fiançailles d’Adèle, fille de Louis VII, avec Richard.
Le 22 juin 1180, un pacte de non-agression, le traité de Gisors est signé.
Il sera le dernier traité entre le roi Louis VII et le roi Henri II.
Louis VII meurt le 18 septembre 1180.
Sa séparation avec Aliénor d’Aquitaine aura eu pour conséquence de rendre un vassal bien plus riche et puissant que le roi de France
et il faudra le règne des trois prochains capétiens pour redresser la situation.
Philippe Auguste et le changement dans le rapport des forces
Durant les années 1180, l’héritage des fils d’Henri et d’Aliénor fut plusieurs fois modifié.
En effet, en 1183, Henri le Jeune meurt de dysenterie, il n’avait pas d’enfant.
Le roi Henri II, souhaite donc faire de Richard son héritier pour l’Angleterre et la Normandie,
mais il doit céder l’Aquitaine à son plus jeune frère Jean, ce qu’il refuse dans un premier temps avant de capituler devant la menace de perdre la Normandie et l’Angleterre.
L’année 1180 est également l’année de l’accession au trône du nouveau roi de France Philippe II (1165-1223), dit « Auguste » après la mort de son père Louis VII.
Dès son avènement, Philippe Auguste se lance dans une politique de reconquête des fiefs français détenus par le roi Henri II Plantagenêt.
Dès 1183, le vieux roi Henri II Plantagenêt perçoit la menace que représente le nouveau souverain français Philippe II Auguste.
Ainsi, il entreprend la construction de plusieurs forteresses dans le Vexin, le long de la rivière de l’Epte.
Puis en 1186, c’est le 3ème fils d’Henri II, Geoffroy, duc de Bretagne par mariage, qui meurt lors d’un tournoi et laisse trois jeunes enfants en bas âge :
Aliénor (v.1182-1241) et Mathilde (v.1185-1189), puis Arthur de Bretagne (1187-1203), né posthume.
Sa veuve Constance choisi le prénom d’Arthur pour son héritier plutôt que celui d’Henri, afin de marquer son souhait d’exercer une politique d’indépendance de la Bretagne
face à Henri II qui est furieux de ce choix de prénom et de ce qu’il représente.
Ainsi en 1188, Henri II force Constance à se remarier avec Ranulph de Blondeville (1170-1232), comte de Chester et vicomte d’Avranches, baron anglais aux ordres d’Henri II.
Avec la mort de Geoffroy Plantagenêt, le duché de Bretagne reste sous la gouvernance de la duchesse Constance.
Mais afin de protéger les enfants de Constance de la convoitise anglaise, Philippe II Auguste demande à les garder à la cour de France.
Philippe II Auguste, demande également à Henri II Plantagenêt d’ordonner à son fils Richard de se retirer des terres toulousaines
où il faisait pression sur le comte de Toulouse, sans quoi il n’hésitera pas à envahir la Normandie.
Enfin, le Vexin qui représentait la dot de sa sœur Marguerite, veuve de Henri le jeune, est occupé par Henri II.
Philippe Auguste somme alors Henri II de conclure le mariage de son autre sœur Adèle avec Richard Plantagenêt sans quoi, il menace de reprendre aussi le Vexin.
Face au retard encore pris par Henri II pour la conclusion de ce mariage, Philippe Auguste envahi le Berry, dot d’Adèle et tenu par Richard.
Une trêve est alors conclue grâce au pape, puis Philippe Auguste propose à Richard de s’allier avec lui contre son père Henri II.
Dans le même temps, le Pape lance un appel pour la Croisade, pour secourir Jérusalem qui vient d’être prise par Saladin.
Dans l’attente de ce départ, Richard attaque à nouveau le comte de Toulouse et la trêve entre le roi de France Philippe Auguste et Henri II est à nouveau rompue ;
chacun commence à mobiliser des troupes en prévision du prochain conflit à venir.
Finalement, Henri II Plantagenêt meurt le 6 juillet 1189 à Chinon, à l’âge de 56 ans.
Il est inhumé dans l’Abbaye de Fontevraud. Son fils Richard Ier lui succède ; il se prépare à partir en croisade avec le roi de France Philippe Auguste.
Richard Cœur de Lion face à Philippe Auguste
Le 3 septembre 1189, Henri II Plantagenêt meurt et son fils ainé survivant, Richard Ier, devient roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d’Anjou, du Maine et de Touraine.
Il était déjà duc d’Aquitaine et comte de Poitou depuis 1172, date à laquelle sa mère Aliénor lui avait légué ses terres.
Allié au roi de France Philippe Auguste dans sa dernière révolte contre son père, les deux rois sont d’abord très proches, mais également très méfiants des ambitions de l’autre.
Ensemble ils partent en Terre Sainte pour la troisième croisade, et c’est une façon pour eux de se surveiller en sachant qu’aucun n’ira envahir les territoires de l’autre.
La crise survient à nouveau lors de leur passage par la Sicile. Richard annonce à Philippe Auguste qu’il n’épousera pas sa sœur Adèle de France,
puisque son père Henri II Plantagenêt en avait fait sa maitresse et qu’elle en avait eu un fils bâtard.
De plus, Richard, qui n’a pas d’enfant légitime, déclare comme héritier : Arthur de Bretagne, son neveu âgé de 4 ans et fils de son frère décédé Geoffroy Plantagenêt
et de la duchesse Constance de Bretagne.
Au même moment la petite Mathilde de Bretagne décède. Cette décision va à l’encontre des projets du jeune frère de Richard,
Jean Sans Terre, qui souhaitait être déclaré comme héritier des Plantagenêt.
Fin 1191, Philippe Auguste quitte la croisade où il laisse Richard se faire une solide réputation, il devient, grâce à son courage, « Richard Cœur de Lion ».
Durant l’absence de Richard, aux croisades puis prisonnier du duc d’Autriche, son frère Jean Sans Terre,
profite des désordres causés en Angleterre pour tenter d’imposer son autorité et prendre le pouvoir.
Il lance des rumeurs de disparition de son frère Richard et s’allie au roi de France Philippe Auguste en quittant son épouse Isabelle de Gloucester (?-1217) et promettant d’accepter d’épouser Adèle, ancienne fiancée de Richard.
Mais le mariage n’aura pas lieu. Philippe Auguste attaque les possessions Plantagenêt et Jean Sans Terre cède au roi de France le Vexin normand.
Finalement, en 1194, Richard rentre en Angleterre et chasse son frère Jean qui se réfugie en Normandie où Richard le retrouve et finit par lui pardonner.
La guerre reprend entre les deux rois Philippe Auguste et Richard en Normandie et en Anjou jusqu’en 1194, puis en Berry à partir de 1195.
Un traité est signé en 1196, Gisors et le Vexin normand sont formellement cédés à Philippe Auguste, qui renonce à ses prétentions sur le Berry
et l’Auvergne et lui rend des places fortes en Normandie. Enfin, Richard lui prête hommage pour la Normandie, l’Anjou et le Poitou.
Mais Richard fait construire Château-Gaillard aux Andelys, en Normandie et la guerre reprend jusqu’à la mort de Richard en janvier 1199,
où il meurt tué par un carreau d’arbalète à Châlus-Chabrol dans le Limousin où il menait un siège.
Il est inhumé à l’Abbaye de Fontevraud aux côtés de son père Henri II Plantagenêt.
Philippe Auguste face à Jean Sans Terre
A la mort de Richard Ier, deux prétendants candidatent le trône :
Arthur de Bretagne, âgé de 12 ans, neveu de Richard, fils de son frère Geoffroy qui a été officiellement reconnu par Richard comme son héritier ;
et Jean Sans Terre, le plus jeune frère de Richard qui semblait avoir eu ses faveurs lors de ses dernières années de vie, mais qu’il n’a jamais reconnu officiellement.
Si Arthur a le soutien des barons bretons et angevins, de Maine et de Touraine, ainsi que celui de Philippe Auguste à qui il rend hommage ;
Aliénor d’Aquitaine, elle, déteste Constance, la mère d’Arthur, et soutient son fils Jean Sans Terre, ainsi que la noblesse anglaise, normande, poitevine et d’Aquitaine.
Jean est finalement couronné roi d’Angleterre en 1199 à Westminster.
Une nouvelle guerre entre Philippe Auguste, allié d’Arthur, et Jean Sans Terre s’engage.
Finalement lâché par ses alliés flamands et boulonnais, Philippe Auguste signe une trêve et en 1200 le traité du Goulet avec Jean Sans Terre,
qu’il reconnait comme l’héritier légitime de Richard.
Ce traité scelle le mariage entre Louis de France (1187-1226), fils du roi Philippe Auguste et Blanche de Castille (1188-1252), nièce du roi Jean Sans Terre par sa sœur.
C’est Aliénor d’Aquitaine, grand-mère de Blanche de Castille, qui à l’âge de 78 ans, passe les Pyrénées à cheval pour aller chercher sa petite-fille à Burgos
et la ramener à la cour de France.
Aliénor d’Aquitaine mourra en 1204, à l’âge de 82 ans, à l’Abbaye de Fontevraud, où elle est inhumée aux côtés de son mari Henri II et de son fils Richard.
De ses 10 enfants, seuls son fils Jean Sans Terre et sa fille Aliénor Plantagenêt (1161-1214), reine de Castille et mère de Blanche de Castille, lui survivent.
Durant l’été 1200, Jean Sans Terre fait enlever et épouse Isabelle d’Angoulême (v.1188-1246), pourtant promise au comte de la Marche.
Ce dernier fait appel au roi de France Philippe Auguste, suzerain de Jean Sans Terre pour le Poitou et demande à obtenir réparation pour le vol de sa fiancée.
En tant que vassal du roi de France pour le Poitou, Jean est sommé de venir s’expliquer à la cour.
Il refuse et Philippe Auguste décide de confisquer toutes les possessions françaises de Jean en avril 1202 pour les attribuer à Arthur de Bretagne,
sauf la Normandie qu’il s’attribue pour lui-même. La guerre reprend… encore une fois !
Le destin tragique des enfants de Bretagne : Aliénor et Arthur Plantagenêt
A nouveau soutenu par Philippe Auguste qui reprend sa guerre contre Jean Sans Terre, Arthur,
âgé de 15 ans et maintenant duc de Bretagne depuis la mort de sa mère Constance, prend la tête d’une troupe pour s’emparer des comtés d’Anjou,
du Maine, de Touraine et de Poitou que Philippe Auguste vient de confisquer à Jean.
Philippe Auguste en profite pour réclamer d’Arthur, l’hommage lige, notamment pour le duché de Bretagne, ce qu’Arthur accepte de faire.
Mais en août 1202, Arthur est capturé par les hommes de son oncle Jean Sans Terre, à Mirebeau où il tient un siège.
Il est d’abord envoyé à la tour de Rouen, encore détenue par Jean Sans Terre, puis il disparait subitement en 1203…
Sa mort ne sera connue que 5 ans plus tard, et son oncle Jean Sans Terre sera désigné comme son très probable assassin ou commanditaire de son assassinat.
Le roi Philippe Auguste récupère alors la Normandie, L’Anjou, le Maine et la Touraine.
Aliénor de Bretagne, sœur ainée de Arthur devient alors l’héritière du duché de Bretagne et de l’ensemble de l’empire Plantagenêt.
Mais elle est également enlevée et retenue prisonnière par son oncle Jean Sans Terre.
La date et les circonstances de l’enlèvement ne sont pas connues.
Elle est emmenée par Jean Sans Terre, en Angleterre en décembre 1203.
Philippe Auguste et les barons bretons réclament sa libération en vain.
Elle mourra au château de Bristol en Angleterre en 1241, après 38 ans de captivité, durant le règne du successeur de Jean Sans Terre : son fils le roi Henri III d’Angleterre.
Avec la mort d’Arthur et la captivité d’Aliénor, Jean Sans Terre reste le seul successeur de l’Empire Plantagenêt, qu’il pourra ainsi transmettre à son fils Henri III (1202-1272)…
Mais le duché de Bretagne était la possession de Constance, la mère d’Arthur et Aliénor et non de leur père Geoffroy Plantagenêt. Jean Sans Terre ne peut donc s’en saisir.
Après la mort de Richard Cœur de Lion, Constance s’était séparée de son second époux choisi par Henri II Plantagenêt et s’était remariée une troisième fois.
Elle avait 3 filles issues de ce 3ème mariage. L’ainée, Alix (1200-1221) devient donc la nouvelle duchesse de Bretagne et Philippe Auguste appuie sa position en lui choisissant un mari :
Pierre de Dreux ou Mauclerc (1187-1250), qui s’empresse, après ce mariage, de rendre hommage au roi de France.
Le duc de Bretagne devient donc vassal du roi de France et l’hermine de la famille de Dreux apparait alors sur les armoiries de Bretagne.
Les pertes de Jean Sans Terre jusqu’à la victoire totale de Bouvines
La fin de l’année 1203 est marqué par le début du terrible siège de Château Gaillard, forteresse de Richard Cœur de Lion bâtie aux Andelys et qui garde la porte de la Normandie.
Au bout de six mois, à la fin de l’hiver 1204, Philippe Auguste remporte la forteresse et termine la conquête de la Normandie cette année-là.
Peu de temps après la Normandie, Jean Sans Terre perd sa mère, la duchesse Aliénor d’Aquitaine, perdant avec elle de nombreuses alliances de barons dans le sud-ouest.
Philippe Auguste en profite pour s’attaquer à l’Anjou et au Poitou. Les défections dans le camp de Jean Sans Terre sont de plus en plus nombreuses
et des retournements d’alliances en faveur de Philippe Auguste sont légion.
En août 1204, Jean Sans Terre ne possède plus que l’Angleterre et le duché d’Aquitaine en France. Une trêve est signée entre les deux rois en 1206.
Les années suivantes, le roi de France, Philippe Auguste est occupé par ses affaires internes et ses barons rebelles, en Auvergne, en Flandres, en Boulonnais…
Une coalition se forme donc contre Philippe Auguste, à l’initiative de Jean Sans Terre qui profite des troubles en France.
L’empereur Germanique Otton IV (1175-1218) se joint à la coalition, ainsi que le pape Innocent III (1161-1216), qui prend le parti moral pour Jean Sans Terre.
La bataille décisive a lieu le dimanche 27 juillet 1214 à Bouvines ;
Philippe Auguste l’emporte et le traité de Chinon du 18 septembre 1214, impose à Jean Sans Terre de renoncer officiellement à toutes ses possessions françaises au nord de la Loire :
Normandie, Anjou, Maine, Touraine, Berry. Il ne lui reste officiellement que le duché d’Aquitaine.
Le roi Jean Sans Terre se replie alors dans son île anglaise où il doit s’occuper de mater lui aussi des barons rebelles,
qui profitent de son affaiblissement en France suite à la bataille de Bouvines ;
et cela, d’autant plus que Philippe Auguste attise les braises en rappelant que Jean Sans Terre avait trahi son frère et roi Richard,
ainsi qu’avait fait tuer son neveu Arthur de Bretagne.
Les barons rebelles anglais demandent alors l’aide de Louis de France, fils ainé du roi Philippe Auguste et époux de Blanche de Castille,
qui est la petite-fille d’Aliénor d’Aquitaine et de Henri II Plantagenêt.
Au nom de sa femme, nièce de Jean Sans Terre, Louis de France tente de s’emparer du trône anglais en débarquant dans le Kent. Il se fait proclamer roi d'Angleterre, mais ne peut être couronné.
Après plusieurs batailles et sièges, le roi Jean Sans Terre meurt de maladie en octobre 1216 et son fils ainé Henri III, âgé de 9 ans est finalement désigné roi d’Angleterre.
De ce fait et en raison de désaccords avec les rebelles, ainsi qu'à la perte des renforts envoyés par son épouse,
le prince Louis de France abandonne sa revendication au trône anglais et rentre en France.
Puis c’est au tour du roi de France Philippe Auguste de rendre l’âme en juillet 1223, après quelques années de prospérité et de paix ; son fils Louis VIII devient roi de France.
Louis VIII de France et Henri III d’Angleterre
En 1217, Louis VIII le Lion, qui n’était pas encore roi de France, avait renoncé à ses prétentions au trône Angleterre, en contrepartie d’une somme d’argent très importante.
Mais une fois roi, en 1224 sous prétexte que les conditions du traité n’étaient pas remplies, Louis VIII lance une campagne militaire
pour s’emparer des dernières possessions anglaises en Aquitaine.
Après le siège de La Rochelle durant l’été 1224, la ville revient au royaume de France.
Il s’empare également de terres et de villes dans le Poitou, la Saintonge, le Périgord, l’Angoumois et une partie du Bordelais.
Il ne reste alors à Henri III que Bordeaux, la Gascogne et les îles Anglo-Normandes au moment de la mort prématurée du roi Louis VIII en 1226.
Henri III d’Angleterre contre Louis IX dit Saint-Louis
Le règne de Louis IX (1214-1270) en France commence par une régence avec sa mère Blanche de Castille, face à des barons rebelles (en Normandie, Anjou, Bretagne et Poitou),
qui profitent de la minorité du jeune roi pour faire des revendications.
Plusieurs mariages sont envisagés entre la famille de Louis IX et les familles de Lusignan ou de Bretagne, pour pacifier la situation.
De plus, Louis IX signe une trêve avec le roi d’Angleterre Henri III en avril 1227, qui n’a jamais accepté la confiscation des terres de ses ancêtres Plantagenêt
par Philippe Auguste durant le règne de son père Jean Sans Terre.
Cependant, les rebellions des barons reprennent et en octobre 1229, Pierre Mauclerc, époux d’Alix de Bretagne, prête hommage au roi d’Angleterre pour le duché de Bretagne,
et l’appelle à l’aide face à l’ost royal de Louis IX.
Louis IX est victorieux et Pierre Mauclerc se soumet en 1234. Une nouvelle trêve est signée entre les deux rois en 1238.
Un nouveau conflit éclate lorsque les engagements matrimoniaux prévus avec les barons sont rompus.
Hugues X de Lusignan (1182-1249), remarié avec la mère d’Henri III, Isabelle d’Angoulême, monte une coalition contre le roi Louis IX, poussé par sa nouvelle femme.
Henri III prend part à cette nouvelle guerre dite « guerre de Saintonge » en 1242, dont la bataille de Taillebourg en juillet 1242, gagnée par Louis IX, en est le point culminant.
Puis, après l’échec d’un blocus sur la Rochelle, Henri III demande une trêve à Louis IX en 1243.
Enfin, à l’occasion des fêtes de Noël 1253, les deux rois se rencontrent à l’initiative de leurs épouses respectives, qui sont sœurs, Marguerite (1221-1295) et Eléonore (1223-1291) de Provence.
Henri III en profite pour rendre une visite « hommage » à ses ancêtres Plantagenêts reposant dans la nécropole de l’Abbaye de Fontevraud :
ses grands-parents Aliénor d’Aquitaine et Henri II, son oncle Richard Ier Cœur de Lion et sa mère Isabelle d’Angoulême.
Cette visite, autorisée par Louis IX et la rencontre entre les deux rois, verra naitre une amitié inattendue entre eux, après une quinzaine d’année de guerre.
C’est ici que se situe la fameuse histoire de l’éléphant donné en cadeau à Henri III par Louis IX.
Au final, après deux tentatives échouées de reconquête de l’héritage Plantagenêt en 1230 et 1242, Henri III signe avec Louis IX, le traité de Paris en mai 1258 (ratifié en 1259).
Henri III rend hommage à Louis IX, qui lui confirme les possessions en fiefs de la Guyenne, du Périgord, du Limousin, du Quercy, de l’Agenais et de la Saintonge
(partie sud : sous la rive gauche de la Charente). Louis IX conserve la Normandie, la Touraine, l’Anjou, le Maine et le Poitou.
Ce traité est parfois considéré comme mettant fin à la « première guerre de Cent Ans » entre Plantagenêts et Capétiens.
Les rois de France, Louis IX et d’Angleterre, Henri III meurt respectivement en 1270 et 1272.
Philippe III le Hardi et Edouard Ier Longshanks, entre désaccords et accords
Le règne du roi de France Philippe III (1245-1285), concernant ses relations avec l’Angleterre, débute par d’indispensables négociations.
En effet, en 1271, le comte de Poitiers, Alphonse de France (1220-1271), frère de Saint-Louis et oncle de Philippe III, meurt.
Quelques jours plus tard, son épouse, la comtesse Jeanne de Toulouse (1220-1271) meurt également. Le couple n’avait pas d’enfant.
Philippe III récupère donc les territoires de son oncle et de son épouse afin de les incorporer au domaine royal.
Parmi ces territoires, il y avait toute la région du comté de Poitiers (+ une partie de l’Auvergne, de la Marche…) qui était un apanage propre à Alphonse de France,
mais également les territoires du comté de Toulouse qui appartenaient en propre à Jeanne de Toulouse et à sa famille, les Saint-Gilles,
mais que Philippe III s’approprie en tant que suzerain, selon le droit féodal de l’époque. (Philippe III s’approprie également le marquisat de Provence, au nord du comté de Provence, qui appartenait à Jeanne de Toulouse,
et le donnera à la papauté 3 ans plus tard, ce sera le Comtat Venaissin ; mais ceci est une autre histoire…).
Jeanne de Toulouse était la fille unique et héritière du comte de Toulouse Raymond VII de Saint-Gilles.
Il avait donc transmis à sa fille le comté de Toulouse, le Rouergue et l’Albigeois.
Mais Raymond VII (1197-1249) était aussi le fils du comte Raymond VI de Toulouse (1156-1222) et de Jeanne … d’Angleterre (1165-1199)… et oui, encore !
Et cette Jeanne d’Angleterre (fille d’Aliénor d’Aquitaine et Henri II, ainsi que sœur de Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre),
avait apporté une dot en se mariant à Raymond VI, en 1186.
La dot de Jeanne d’Angleterre (ou Jeanne Plantagenêt), se composait de l’Agenais et du Quercy.
Le fils de Raymond VI et Jeanne d’Angleterre, Raymond VII avait donc hérité de l’Agenais et du Quercy, en plus du comté de Toulouse, du Rouergue et de l’Albigeois.
Et à la mort de Raymond VII, en 1249, c’est sa fille Jeanne de Toulouse, déjà mariée à Alphonse de Poitiers, qui hérite de la dot de sa grand-mère (Agenais + Quercy).
Pourtant, selon le traité de Paris signé en 1258 et ratifié en 1259, l’Agenais et le Quercy devenaient des possessions du roi d’Angleterre.
En réalité, Jeanne de Toulouse gardait bien l’Agenais et le Quercy, mais en tant que vassale du roi d’Angleterre pour ces fiefs.
Et à la mort en 1271 de Jeanne de Toulouse, selon le droit féodal, l’Agenais et le Quercy auraient dû revenir au suzerain de ces fiefs,
juste au-dessus dans la pyramide féodale : le roi d’Angleterre.
Or, en 1259, Alphonse de Poitiers et sa femme Jeanne de Toulouse approchaient de la quarantaine et lors de la signature du traité de Paris de 1258-59,
l’idée d’une absence d’héritier pour le couple avait été envisagée.
Dans le traité de Paris de 1259, il était bien spécifié qu’en cas d’absence de descendance pour ce couple, l’Agenais et le sud de la Saintonge devraient revenir au roi d’Angleterre.
Mais pour le Quercy, pourtant apporté en dot par la grand-mère de Jeanne de Toulouse au même titre que l’Agenais,
il était soumis à une enquête afin de prouver qu’il fut bien apporté en dot, en tout ou partie, avec l’Agenais, par Richard Ier Cœur de Lion à sa sœur Jeanne.
Pourtant, en 1271, à la mort de Jeanne de Toulouse, c’est bien le roi de France Philippe III le Hardi qui garde le Quercy, ainsi que l’Agenais et la Saintonge,
malgré les conditions du traité de 1259.
Alors, est-ce reparti comme en 40 ? Pas tout à fait…
A ce moment-là, le roi Henri III, vieillissant, réclame l’héritage Plantagenêt de Jeanne de Toulouse, en vain.
En revanche son fils, le nouveau roi Edouard Ier (1239-1307), n’hésite pas à envoyer des sénéchaux prendre possessions du terrain, mais le roi Philippe III tarde à reconnaitre la suzeraineté anglaise.
Edouard Ier a d’autres priorités sur son île (soumission du Pays de Galles et de l’Ecosse), et préfère entamer des négociations en France. La guerre ne sera pas.
Les négociations vont être longues et n’aboutissent qu’en 1279, sur un nouveau traité, le traité d’Amiens, dit « la seconde paix ».
Philippe III reconnait officiellement Edouard Ier, suzerain de Saintonge (sud Charente) et Agenais. Mais pour le Quercy, se sera sous réserve des conclusions de l’enquête en cours.
La situation du Ponthieu s’éclaircit également, puisque Jeanne de Dammartin (1220-1279), comtesse du Ponthieu avait épousé le roi Ferdinand III de Castille (1217-1252).
Leur fille Eléonore (1241-1290), obtient le Ponthieu en dot, qu’elle apporte pour ces noces à son mari Edouard Ier, en 1254.
Jeanne de Dammartin meurt opportunément en début d’année 1279, ce qui permet à sa fille Eléonore de Castille et son mari Edouard Ier de récupérer officiellement le Ponthieu en 1279.
La situation entre les deux rois reste stable, jusqu’à la mort de Philippe III en 1285.
Edouard Ier Longshanks et Philippe IV le Bel, l’apaisement avant la reprise de la guerre
Avec l’avènement du roi Philippe IV le Bel (1268-1314), les deux rois décident d’une rencontre à Paris.
Edouard Ier rend hommage au nouveau roi de France pour ses terres de Guyenne et le Ponthieu, dont il est le vassal.
Et les négociations reprennent au sujet de la Guyenne notamment pour statuer sur la situation du Quercy.
Philippe IV le Bel obtient de garder le Quercy en 1286, mais s’engage, en échange, à payer une rente au roi Edouard.
Les clauses des traités de Paris (1259) et Amiens (1279) sont maintenant respectées.
A ce stade, tout semble apaisé, les traités ont été exécutés, les hommages ont été rendus.
Rien ne laisse présager le retour de la guerre, et pourtant…
Après la signature des traités de paix de Paris (1259) et d’Amiens (1279) entre les rois de France et d’Angleterre,
c’est une sombre histoire de poissons et de querelle entre pêcheurs, qui va relancer la guerre…
Le statut du duché de Guyenne (Aquitaine) est celui d’un duché vassal du royaume de France.
Cela signifie, entre autres, que les barons vassaux du duc de Guyenne peuvent faire appel à la justice du roi de France.
Et c’est bien ce statut de vassal qui déplait tant aux ducs de Guyenne (également rois d’Angleterre),
car toutes les décisions qu’ils prennent dans leur duché peuvent être remises en question par le roi de France.
En 1294, une affaire judiciaire, à la base banale, devient alors le prétexte pour les deux rois de reprendre la guerre.
Elle débute par une querelle entre marins survenue dans le golfe de Gascogne, près de la côte Cantabrique dans les années 1292-1293.
Des navires normands et anglais se joignent au conflit et une guerre navale se déclenche.
Puis des marins bretons se plaignent d’avoir été agressés par des marins basques au large du Finistère, et font appel à la justice royale.
En tant que responsable des marins basques dans son duché de Guyenne, le roi d’Angleterre est sommé à comparaitre au Parlement de Paris, lieu de la cour d’Appel.
Edouard Ier envoie son frère, Edmond de Lancastre, se présenter au Parlement, mais ce dernier, constate l’absence du vassal,
le roi Edouard, et prononce une sentence en droit féodal, la confiscation du duché de Guyenne et du Ponthieu, pour une durée de 40 jours, le temps que se présente le roi d’Angleterre.
En attendant, dès 1294, le duché (dont la ville de Bordeaux) est occupé militairement par le roi de France Philippe IV,
mais l’armée ne quitte pas le duché au-delà des 40 jours, car Edouard Ier ne s’est toujours pas présenté au Parlement.
Ce sera la guerre de Guyenne.
L’arrivée de l’armée anglaise est retardée et empêchée à deux reprises.
En 1294, à cause d’une insurrection au Pays de Galles et en 1295-1296 à cause d’une alliance entre Philippe le Bel et le roi d’Ecosse John Balliol
qui lance une attaque au nord de l’Angleterre. En 1297, Edouard Ier, vaincu, entame les négociations de paix avec Philippe IV.
Elles aboutissent au traité de Montreuil, ratifié en 1299, puis à celui de Paris en 1303.
Ces traités prévoient la restitution de la Guyenne et du Ponthieu à Edouard Ier, sous suzeraineté du roi de France,
et les alliances matrimoniales de Edouard Ier, qui est veuf, avec la sœur de Philippe IV le Bel, Marguerite de France (1279-1318)
et de la fille unique de Philippe le Bel, Isabelle de France (1295-1358) avec le fils héritier d’Edouard Ier, le futur Edouard II (1284-1327).
Ce dernier mariage entre Isabelle de France et le fils héritier d’Edouard Ier, n’a lieu qu’en 1308, en raison du très jeune âge de la fiancée.
Pris dans les tourments de la guerre contre l’Ecosse, contre William Wallace (v.1270-1305) puis Robert Bruce (1274-1329),
soutenus officieusement par le roi de France, le roi Edouard Ier, meurt en 1307.
Philippe IV le Bel meurt en 1314. Louis X le hutin, (1289-1316), succède à Philippe IV le Bel,
mais son court règne n’engendre pas de conflit avec le roi Edouard II d’Angleterre (1284-1327).
Le frère cadet de Louis X, Philippe V le long (1293-1322) lui succède sur le trône de France.
Edouard II d’Angleterre et les derniers rois Capétiens directs, Louis X, Philippe V et Charles IV
Edouard II d’Angleterre n’avait pas rendu l’hommage au roi Louis X pour son duché de Guyenne et son comté de Ponthieu, et dans un premier temps,
il refuse de le faire pour le roi Philippe V.
Finalement, après un hommage rendu « à distance » par procuration, en 1319 ; Philippe V lui ordonne de le faire en personne en 1320.
Edouard II rend donc un « hommage simple » au lieu d’un « hommage lige ».
Les tensions reprennent entre les deux rois, mais Philippe V meurt en 1322 et Charles IV le Bel, (1294-1328), son frère cadet lui succède.
Après l’avènement de Charles IV, ce dernier réclame l’hommage d’Edouard II pour la Guyenne et le Ponthieu.
Mais Edouard II fait trainer sa réponse. Entre temps, la diplomatie entre les deux pays prévoit une alliance entre les deux rois,
accompagnée par des fiançailles entre Marie, fille du roi Charles IV, et le fils ainé et héritier du roi Edouard II, également nommé Edouard (futur Edouard III).
Les relations sont alors prometteuses entre la France et l’Angleterre.
Cependant, un rebelle du roi d’Angleterre, Roger Mortimer, accusé de haute trahison, s’évade de la Tour de Londres et trouve refuge en France en 1323.
Edouard II réclame au roi Charles IV de lui restituer Roger Mortimer, mais Charles IV refuse. Edouard II rompt alors les fiançailles entre son fils et la fille de Charles IV.
Ce dernier réclame à nouveau l’hommage d’Edouard II pour la Guyenne et le Ponthieu.
Les relations entre les rois de France et d’Angleterre sont de nouveau tendues, lorsqu’en octobre 1323, un incident vient aggraver la situation.
Il s’agit de l’incident du village de Saint-Sardos, sur la frontière de l’Agenais.
L’incident vient du fait que le village de Saint-Sardos se trouve sous une double juridiction.
Il se situe à la fois en territoire aquitain, (donc dans le duché de Guyenne, dont le roi d’Angleterre en est le duc),
mais également sous la juridiction ecclésiastique d’un prieuré qui dépend du diocèse de Sarlat, lui-même en territoire « français »,
hors Aquitaine, domaine du roi de France.
La construction d’une bastide au sein du village, sous l’impulsion d’un sergent français et avec l’accord du Parlement de Paris,
inquiète les aquitains de la mouvance anglaise, qui y voient une démonstration de force et craignent un impact économique sur le territoire.
Le village est alors envahi et incendié par le seigneur de Montpezat (mouvance anglaise), avec la complicité du sénéchal de Guyenne,
qui rase la bastide, puis, ils font pendre le sergent français à l’origine de la construction de la bastide.
Malgré les excuses du roi Edouard II et l’envoie d’une ambassade à Charles IV en 1324, ce dernier reste ferme et une enquête est ouverte.
Le seigneur de Montpezat et le sénéchal de Guyenne doivent comparaitre devant le roi, mais ne se présentent pas.
Leurs biens sont alors confisqués, et l’ambassade anglaise fait trainer les négociations. Le roi Charles IV lève son armée, qui se rassemble à Moissac.
Avec l’échec de la première ambassade anglaise auprès du roi Charles IV, qui finit par résister aux français, une seconde ambassade est envoyée par Edouard II.
Mais celle-ci n’a pas le temps d’arriver que le duché de Guyenne est déjà confisqué par Charles IV en juin 1324.
L’expédition pour prendre le duché est un succès pour le roi de France, notamment avec l’épisode du célèbre siège de La Réole en Août-Septembre 1324,
où sont utilisés pour la première fois, les « bouches à feu » (premiers canons à poudre).
Isabelle de France, reine d’Angleterre, et son fils, le jeune Edouard III
Afin de mettre un terme à la guerre de Saint-Sardos, la reine d’Angleterre, Isabelle, sœur du roi Charles IV, vient en France en 1325, pour mener les négociations de paix.
Elle obtient une trêve pour le duché de Guyenne, et l’acceptation de l’hommage anglais, mais qui sera rendu par le fils ainé du roi, le jeune prince Edouard (futur Edouard III),
nouvellement devenu duc d’Aquitaine.
L’hommage du prince Edouard pour la Guyenne a lieu en septembre 1325.
Mais des évènement internes au royaume d’Angleterre, viennent compliquer la situation politique d’Edouard II.
En effet, soumis aux caprices de son favori Le Despenser, le roi Edouard II s’est fait de nombreux ennemis.
Les barons anglais, hostiles au roi d’Angleterre, se réfugient en France auprès de Roger Mortimer et d’Isabelle.
Une relation affective débute entre Roger Mortimer et Isabelle qui s’affiche ouvertement à ses côtés.
Le roi Edouard écrit au roi de France et au pape, pour réclamer le retour de sa femme.
Les barons rebelles, menés par Isabelle et Roger Mortimer débarquent en Angleterre en septembre 1326, capturent le roi Edouard II et exécutent le favori détesté, Le Despenser.
Edouard II est destitué par le Parlement anglais et le jeune prince Edouard devient roi d’Angleterre sous le nom d’Edouard III (1312-1377), en janvier 1327.
Isabelle est régente mais c’est surtout son favori Roger Mortimer qui gouverne.
Le 31 mars 1327, le traité de paix de Paris, est signé entre Isabelle de France pour le nouveau roi Edouard III et Charles IV.
La Guyenne est restituée au roi anglais, mais l’Agenais est conservé par le roi de France, ce qui ne satisfait pas les anglais.
De plus, l’Angleterre doit verser une importante somme financière en guise d’indemnité et dédommagement à Charles IV, qui meurt peu de temps après, en février 1328.
Charles IV n’a pas fils pour lui succéder, sa femme, la reine Jeanne d’Evreux est enceinte. Il faut un régent.
Edouard III et le premier roi Valois Philippe VI
La naissance de l’enfant de Charles IV est une fille, Blanche de France, née en avril 1328.
Aussitôt, Isabelle appuie les revendications de son fils Edouard III au trône de France.
Mais les pairs de France choisissent Philippe de Valois, d’abord comme régent puis comme roi à la naissance de l’enfant.
Philippe de Valois est le neveu de Philippe IV le Bel et donc le petit-fils de Philippe III par son père, Charles de Valois.
Edouard III est le petit-fils de Philippe IV, mais par sa fille Isabelle.
Mais bien avant Edouard III, un autre prétendant était mieux placé dans la lignée, il s’agissait de Philippe de Bourgogne, petit-fils de Philippe V,
mais là aussi par sa fille Jeanne, comtesse de Bourgogne.
Les pairs choisissent Philippe VI pour deux raisons.
D’abord il est adulte, il a 35 ans, donc son âge ne nécessite pas de régence, avec la réputation d’être un chevalier aguerri et accompli, il a déjà un fils de 9 ans.
De l’autre côté, Philippe de Bourgogne n’a que 5 ans, son avènement nécessiterai une régence et s’il venait à disparaitre,
et les autres filles de Philippe V pourraient réclamer le trône pour leurs éventuels fils.
Jeanne, la fille de Louis X, qui a déjà deux filles est enceinte ; s’il advenait un fils à Jeanne, ne serait-il pas plus en avant dans la lignée,
en sachant que Louis X était l’ainé et roi avant Philippe V…
Et que dire des filles de Charles IV, lorsqu’elles seraient mères, leurs fils ne seraient-ils pas prioritaires, sachant que le père,
Charles IV a été le dernier roi ?
Non vraiment, la succession par les filles des trois derniers rois capétiens, Louis X, Philippe V et Charles IV s’avère bien trop complexe,
d’autant que les jeunes âges des prétendants et prétendants éventuels, amèneraient une régence, qui, si elle peut être exercée par leur mère française,
elles risquent tout aussi bien d’être influencées par leur mari, qui peut se trouver être un étranger.
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Et c’est là le second argument des pairs pour le choix de Philippe de Valois. En effet, les princesses sont souvent mariées dans les cours étrangères.
C’est le cas d’Isabelle de France, la mère d’Edouard III. Et cela les pairs de France, ne le veulent surtout pas.
Ce n’est pas tant que ce soit une fille qui règne qui les effraient, que l’influence que pourraient avoir son mari, surtout s’il était étranger.
Et leurs enfants, comme Edouard III par exemple, risqueraient d’être bien trop influencés par leur entourage étranger, anglais dans ce cas précis.
De ce fait, les pairs de France préfèrent choisir un prince de naissance française, en restant dans la lignée royale capétienne masculine.
Les Valois sont la première branche cadette masculine des Capétiens. Isabelle, vexée, répond que son fils Edouard III ne rendra jamais l’hommage pour la Guyenne et le Ponthieu.
C’est la fameuse réplique : « fils de roi, ne rend hommage à fils de comte ». De plus, Edouard ne se rend pas au sacre.
Philippe VI menace de confisquer à nouveau le duché de Guyenne, alors l’année suivante, en juin 1329, Edouard III entreprend un voyage en France pour rendre hommage à Philippe VI.
Mais Edouard ne prête que l’hommage simple et non l’hommage lige. Philippe VI donne pose alors un ultimatum à Edouard, il doit rendre l’hommage lige avant la fin de l’année 1330.
Les anglais, de leur côté, réclament le retour de l’Agenais au duché de Guyenne.
Entre temps, Edouard III s’est imposé en tant que roi d’Angleterre en prenant le pouvoir face à sa mère Isabelle et Roger Mortimer, qui finit, exécuté.
Afin d’éviter de se voir confisquer la Guyenne, Edouard III demande à Philippe VI, à ce que son hommage rendu en 1329, soit considéré comme lige ; Philippe VI accepte.
Edouard III est alors libre de s’engager dans le conflit écossais.
Les dernières tensions entre les roi Edouard III et Philippe VI, au niveau territorial, viennent se mêler au conflit écossais.
En effet, en Ecosse, deux prétendants au trône se déchirent et les rois de France et d’Angleterre soutiennent chacun un candidat.
Le favori des français, David II Bruce, se réfugie en France en 1334.
Alors que Edouard III réclame toujours que l’Agenais soit réuni à la Guyenne, le roi Philippe VI répond que David II Bruce soit rétabli sur le trône d’Ecosse.
Dès lors, d’autres causes, comme l’intervention de Philippe VI dans le conflit Ecossais par exemple, vont servir de déclencheur à la Guerre de Cent Ans.
Même si la question de la Guyenne et de la suzeraineté française reste un sujet sensible, il n’est que l’une des causes de la Guerre de Cent Ans, parmi d’autres.
Les terres du sud-ouest de la France seront donc, et pour la quasi-totalité du conflit, un lieu de conflit permanent, où se mêleront, batailles, sièges et chevauchées.
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-BALOUZAT-LOUBET Christelle, Louis X, Philippe V, Charles IV : les derniers Capétiens, Paris, 2019, Passés composés.
-BALOUZAT-LOUBET Christelle, Philippe VI, Le premier des Valois, Paris, 2023, Passés Composés.
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-SIVERY Gérard, Saint-Louis et son siècle, Tallandier, 1983, Paris.
-SIVERY Gérard, Marguerite de Provence : Une reine au temps des cathédrales, Fayard, 1987 (en ligne).
-SIVERY Gérard, Philippe III le Hardi, Fayard, 2003, Paris.
-THEVENOT Christian, Henri II Plantagenêt, 2003, Editions Alan Sutton.
-THOMAS Antoine, Les suites du traité de Paris de 1259 pour le Quercy, dans les Annales du Midi, revue archéologique, historique et philologique de la France Méridionale, Toulouse, 1911.
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