Bercés depuis l’enfance par les romans arthuriens, les gens de l’époque médiévale ont bien inventé des blasons et des armoiries à leurs fidèles héros.
On les retrouve « blasonnés » dans les textes écrits du Moyen Age mais aussi dessinés et peints dans les enluminures.
Il faut dire que ces romans étaient les distractions de l’époque.
Leurs héros étaient les célébrités légendaires et, leurs combats (surtout les tournois) et quêtes, un idéal chevaleresque, un modèle à imiter.
Les personnages de la table ronde étaient présents partout : livres, enluminures, tapisseries, broderies, vitraux, mosaïques, mais aussi jeux, joutes, tournois, fêtes et spectacles…
Et leurs histoires étaient très bien connues des personnes de l’époque médiévale.
Les princes possédaient de nombreux manuscrits, et faisaient écrire et réécrire les textes arthuriens, tels Marguerite de France, (1279-1318), femme du roi Edouard Ier d’Angleterre ;
le roi René d’Anjou (1409-1480) ou Jacques d’Armagnac, duc de Nemours (1433-1477).
Les chevaliers de la table ronde étaient tellement adulés, que même la noblesse donnait certains des prénoms des chevaliers de la table ronde, à leurs enfants,
principalement aux bâtards légitimés : Yvain, fils bâtard du comte de Foix-Béarn Gaston III Fébus ;
Hector et Perceval, fils bâtards du duc Louis II de Bourbon ; Lancelot, fils bâtard du comte Philippe de Longueville,
frère du roi de Navarre Charles II le Mauvais ; Tristan, fils bâtard de leur autre frère, Louis d'Evreux-Navarre… ;
quand les enfants légitimes portaient les prénoms de la lignée aristocratique : Charles, Louis, Philippe, Jean, Gaston, Jacques…
exception faite de Jean-Tristan, un des fils cadet de Saint-Louis, des cadets de la maison de Dreux et Arthur pour quelques ducs de Bretagne.
Le prénom de Tristan, pour les garçons et celui d’Iseult pour les filles étant les prénoms arthuriens les plus répandus au moyen âge.
Notons aussi les prénoms des lévriers préférés de la reine Ysabeau de Bavière et de son mari le roi Charles VI : Tristan et Lancelot, qu’ils aimaient faire se battre l’un contre l’autre !
Je ne détaillerais pas ici leurs blasons… trop nombreux. Et encore, je ne les ai pas tous mis ! Avec les pages précédentes, chacun pourra arriver à « blasonner » la table ronde.
Suite :
Pour le plaisir
Un peu d’histoire de l’héraldique
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Les émaux et les fourrures
Les figures de l'écu
Les pièces de l'écu
Les partitions de l'écu
Les brisures de l'écu
Lectures ayant aidé à l'écriture de cet article :
- PASTOUREAU Michel, Armorial des chevaliers de la table Ronde, 2006, Paris, éditions Le Léopard d'Or.
- PASTOUREAU Michel, L'Art héraldique au Moyen Âge, 2000, Seuil.
Vidéos :
- PASTOUREAU Michel & Poésie Médiévale, Réception de la légende arthurienne au Moyen Âge, BNF, Youtube, 2009.
Enluminures :
- Lancelot contre Gauvain (vers 1455) : issu d’un manuscrit du cycle Lancelot-Graal,
enluminé vers 1400, partiellement repeint vers 1455. Paris, BnF, Ms. français 120, folio 118.
- Palamède contre Tristan (1470) : issu d’un manuscrit du cycle Li Roumans du bon chevalier Tristan, filz au bou roy Meliodus de Loenois,
copié et peint pour Jacques d’Armagnac, comte de La Marche, Athun, atelier d’Evrard d’Espingues, vers 1470. Paris, BnF, Ms. français, 99, folio, 92.
Musique que j'aime :
- Puy du Fou & Frédéric Dunis, L'esprit de chevalerie, 2013.